En ces temps inquiets pour ne pas dire troublés, on voit d'ailleurs se multiplier d'étranges hommages au chef de la France libre. Non pas que François Hollande n'ait pas le droit de se joindre à la reconnaissance quasi-unanime de la Nation à celui qui a sauvé son honneur et son rang, j'oserai même dire son âme. Mais comment ne pas être surpris par une telle démarche de la part de celui qui, depuis des années, a prouvé en actes qu'il était réellement le dernier des gaullistes ?

Il y aurait beaucoup à dire mais je ne retiendrai présentement que le rôle trouble du Parti socialiste et de son Premier secrétaire lors de la ratification parlementaire du traité de Lisbonne en 2008 : tout en prétendant vouloir se battre pour un nouveau référendum, dans la droite ligne de la campagne présidentielle de Ségolène Royal, le PS s'était alors prêté à un hypocritissime bal de faux-semblants qui aboutit, hélas, en actes, au vote scélérat de cette Constitution européenne bis. Jamais dans l'histoire de France, mis à part peut-être le vote des pleins pouvoirs à Pétain qui revenait à un coup de force parlementaire contre la République, un coup de force guidé par la main du vainqueur, le Parlement n'avait osé bafouer aussi ouvertement la souveraineté du peuple, dans le cas d'espèce en désavouant le suffrage universel exprimé par référendum...

C'est de référendum, à nouveau, qu'il s'agit en ce 18 juin 2016, où je rendrai hommage à l'Appel depuis Londres. Par ce geste au cœur même de la capitale britannique, je saluerai autant le sursaut pour la liberté de 1940, que le courageux exercice de démocratie sur son émancipation de l'UE qu'accomplira le Royaume-Uni jeudi prochain.

Ce référendum soulève en effet un espoir immense dans l'Europe tout entière, à la mesure de la peur panique qu'il provoque chez les professionnels de l'intégration supranationale. Car, c'est le point essentiel, quel que soit le résultat du vote du 23 juin, ce référendum ouvrira l'occasion historique de la nécessaire refondation de l'Europe, en lieu et place du fiasco sans rémission de l'Union européenne. Que le « in » ou le « out » l'emporte, ce référendum changera la face de notre continent, en ouvrant des perspectives nouvelles vers sa libération des dogmes et des carcans antinationaux qui l'enferment depuis des lustres dans le marasme et le désarroi.

Une fois encore, le signal du salut viendra d'Outre-Manche. Thank you !

Nicolas Dupont-Aignan